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Par Matteo Giniaux le 7 avril 2025 – Intelligence-artificielle

IA et cybersécurité sur le web : qui protège quoi ?

l’IA protège-t-elle ou expose-t-elle davantage le web ?

À mesure que le web se complexifie et que les cybermenaces deviennent plus sophistiquées, un allié inattendu prend de plus en plus de place dans les dispositifs de sécurité : l’intelligence artificielle. Mais peut-on vraiment compter sur elle pour défendre nos données ? Et jusqu’où peut-elle aller sans surveillance humaine ? Cette technologie, souvent décrite comme une avancée majeure, est aussi un terrain de jeu pour les cybercriminels.

Quand l’intelligence artificielle devient bouclier numérique

 Quand l’intelligence artificielle devient bouclier numérique

L’un des atouts majeurs de l’IA dans la cybersécurité, c’est sa capacité à analyser d’immenses volumes de données en temps réel. Là où un humain mettrait des heures, une machine détecte en quelques secondes une activité inhabituelle sur un serveur ou une tentative d’intrusion.

Les systèmes de sécurité modernes intègrent des technologies de machine learning capables de repérer des comportements suspects, comme une connexion à des heures inhabituelles ou une suite d’actions typiques d’une attaque par force brute. L’IA est aussi utilisée pour mettre en place des pare-feux adaptatifs, des antivirus comportementaux, et des algorithmes de scoring des menaces. Elle devient proactive, et non plus seulement réactive.

Mais l’IA peut aussi devenir une arme pour les pirates

Là où ça se complique, c’est que les hackers ont eux aussi accès à l’IA. Et ils savent s’en servir. En 2025, certaines attaques informatiques ne sont même plus lancées par des humains, mais par des IA conçues pour tester en boucle des failles, générer du phishing sur-mesure ou contourner les filtres de sécurité.

Les deepfakes, par exemple, permettent aujourd’hui d’usurper une identité avec un réalisme troublant, rendant les fraudes plus crédibles que jamais. L’intelligence artificielle est également utilisée pour automatiser l’ingénierie sociale : des bots peuvent simuler des conversations humaines sur des plateformes, visant à obtenir des mots de passe ou des données confidentielles.

Mais l’IA peut aussi devenir une arme pour les pirates

L’humain reste au cœur du système

Malgré ses capacités, une IA n’a ni intuition ni sens moral. Elle ne comprend pas le contexte émotionnel ou stratégique d’une action, ce qui rend sa supervision indispensable.

Un analyste en cybersécurité utilisera l’IA comme un assistant ultra-rapide pour trier les alertes et détecter les signaux faibles, mais c’est toujours l’humain qui prend la décision finale. Cette collaboration homme-machine est essentielle pour éviter les faux positifs, les blocages injustifiés ou les failles non anticipées.

De plus, les systèmes d’IA doivent être entraînés, surveillés, mis à jour. Leur efficacité dépend de la qualité des données sur lesquelles ils apprennent. Un modèle biaisé ou mal configuré peut devenir un danger plus qu’un allié.

 L’humain reste au cœur du système

Que protège réellement l’IA aujourd’hui ?

Concrètement, l’intelligence artificielle est déjà utilisée pour renforcer plusieurs aspects de la sécurité web :

  • La protection des connexions, avec des outils capables de bloquer automatiquement des comportements malveillants.
  • L’analyse de logs pour détecter des anomalies.
  • La sécurisation des accès via l’authentification adaptative ou les systèmes biométriques.
  • La lutte contre les attaques DDoS, où l’IA filtre le trafic en continu pour distinguer utilisateurs légitimes et bots.

Dans les grandes plateformes web, l’IA permet aussi d’anticiper certains comportements : par exemple, déclencher des mesures de protection avant qu’une fraude ne se produise réellement.

Et demain ? Vers une cybersécurité prédictive

On parle de plus en plus de cybersécurité autonome, avec des systèmes capables d’agir sans intervention humaine. Certains scénarios laissent entrevoir un futur où les entreprises n’auraient plus besoin d’équipes de cybersécurité, car tout serait géré en temps réel par des IA auto-apprenantes.

Mais ce scénario reste encore très théorique. Les enjeux éthiques, les risques de dérive ou d’erreurs de jugement par l’IA, et surtout la complexité des environnements numériques rendent cette autonomie totale peu réaliste à court terme. Ce vers quoi on tend plutôt, c’est une cybersécurité prédictive, renforcée par l’IA, mais toujours encadrée par l’humain.